Quand, un soir de première à l’Opéra Garnier, Louis Craon, chef d’orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef. Il ne se doute pas alors que ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, fera basculer son existence.
Il y a quelques mois, le directeur de l’une des écoles de musique où j’enseigne est venu m’apporter ce livre : « Tiens, je te l’offre. Je viens de le lire, c’est excellent et je l’ai en double. En plus, le personnage principal est un altiste, c’est plutôt rare ! La fin est surprenante. Prévois du temps devant toi si tu commences, car c’est addictif. » Effectivement, l’histoire d’un altiste, je n’avais encore jamais vu ça. Un violoniste, une pianiste, un chef d’orchestre ou une chanteuse d’opéra, c’est déjà plus courant. Ou alors l’histoire en question est très, très courte, et est l’équivalent musical des blagues sur les Belges ou les blondes…
« J’aurais aimé ne vous parler que de musique. » Ainsi s’ouvre cet ouvrage, écrit sous forme de journal intime, nous décrivant jour après jour les événements et les pensées de ce héros malgré lui. L’histoire débute le « mardi 20 avril », sans préciser l’année (mais on peut deviner 2010 d’après le calendrier, la date de publication, et différents indices disséminés dans le récit), avec ce fameux soir de première à l’opéra, où le chef d’orchestre fait le salut nazi, et notre protagoniste se lève pour fuir. Ne trouvant aucun passage libre pour regagner la sortie, il reste finalement immobile, debout, dos au chef. Les autres musiciens et les spectateurs, croyant sans doute à un geste volontaire et réfléchi, font rapidement de même en guise de soutien. Le chef finit par quitter la salle. Le tout devant les caméras de télévision, en direct, car la représentation devait être retransmise. L’orchestre va-t-il reprendre, ou interrompre définitivement cette soirée hors du commun ? Comment le public va-t-il réagir ? Au-delà de l’intrigue principale, on est très vite mis dans l’ambiance des coulisses de l’orchestre, des rapports de hiérarchie, de pouvoir… avec une description plutôt fidèle à la réalité.
Dès le lendemain, la machine médiatique et politique s’emballe, entraînant notre altiste dans de nouvelles aventures : rendez-vous surréaliste avec son employeur, conférences de presse, plateaux de télévision, ministres… Et ce n’est que le début ! Sa vie va littéralement basculer, au fil des pages et des jours. Une belle réflexion sur le passage de l’anonymat à la lumière, les conséquences heureuses et moins heureuses, pour lui et surtout son entourage.
Mon directeur avait raison, c’est très bien écrit et on se plonge très vite dans l’histoire, avec l’envie de connaître la suite, jusqu’à cette fin en effet un peu surprenante. N’étant pas un « gros » lecteur, plutôt lent en général, j’ai lu ce livre assez rapidement et avec beaucoup d’intérêt. Je vous le recommande vivement, que vous soyez altiste ou pas !
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Cela me donne envie de le lire. Est-il si addictif ?
Oui, clairement je l’ai lu en moins d’une semaine, ce qui est un rythme très soutenu pour moi, beaucoup de mal à le lâcher à chaque fois. Je l’ai fini sur un week-end à ne faire quasiment que ça, alors que j’avais d’autres choses à faire plus urgentes, trop envie de connaître la fin !